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  • : La maison de Luther
  • : Le fil conducteur de ce blog est la restauration d'un hôtel particulier du XVII ème sur des bases médiévales. Je vous ferai découvrir aussi les châteaux de l'Albret et du Lot et Garonne, je vous parlerai de sauvegarde du Patrimoine et de l'histoire de Nérac à travers ses vieux quartiers, ses bâtiments, son architecture. Je vous souhaite une agréable visite
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De la cave au grenier

 

 

 

 



       

       

        

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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 18:55




    Il suffi de parcourir certains chemins de randonnées et d’être un tant soit peu observateur pour découvrir que ces sentiers, pour un grand nombre sont des passages fréquentés des hommes et des animaux depuis…fort longtemps. Sur des tracés déterminés par le relief du terrain, la végétation et les points d'eau, des pistes firent leur apparition, qui ne devinrent des routes que lorsque «le travail des mains s'ajouta à celui des pieds» pour les régulariser, rendre le sol plus résistant, faciliter l'écoulement latéral des eaux de pluie et le passage des torrents, adoucir les montées et les descentes trop abruptes.

Les premières voies de communication terrestres furent, à n'en pas douter, de simples sentiers, péniblement frayés à travers les immenses forêts qui couvraient le sol. Pendant longtemps, et pour certaines régions jusqu'au XIXe siècle, le transport des biens et des personnes fut surtout fluvial.


Au Moyen Age et pratiquement jusqu’au XVIIIème siècle l’état des routes en Aquitaine était catastrophique…

Certes restait-il de l’occupation romaine de véritables routes (la Carrèrasse, la Ténarèze et la Peyrigne, ces deux dernières étant deux grandes routes allant vers les Pyrénées) tracées elles même sur d‘anciennes voies, sentiers, pistes, chemins ouverts par les peuples Gaulois, Ibères et les peuples antérieurs.

Elles étaient accessibles aux plus lourds charrois et reliaient directement les principales agglomérations, mais ces voies de communication étaient elles aussi en fort piteux état. L’entretien des routes et chemins est resté à l’abandon du Vème au XIème siècle.

L’augmentation de la population, le développement du christianisme et la foi chrétienne pendant le Moyen-Age ont donné le signal de la réaction contre cet abandon déplorable. Les pèlerinages vers les lieux saints se multiplièrent: des hôpitaux, des hospices, des gîtes, des asiles, des villes nouvelles, s’établirent le long des grands itinéraires; des monastères, des foires et marchés s’organisèrent à côté de ces lieux en renom, de sorte que l’activité voyageuse, d’abord inspirée par le sentiment religieux, se généralisa sous l’influence des besoins matériels.

Du XIème au XIIIème siècles, les ordres monastiques, les seigneurs, les villes émancipées de l’Aquitaine se mettent à l’œuvre pour effectuer les travaux les plus urgents.

On considère comme « œuvres méritoires » l’amélioration des routes et l’établissement de ponts.

 

Pont du moulin des tours de Barbaste, il était situé sur un point stratégique, au croisement de la Ténaréze et de l'itinéraire médiéval allant de Bordeaux à Toulouse

 

Aux XIème et XIIème siècles, la France s’est hérissée de châteaux forts; les villages d’origine féodale s’étaient établis sur les pentes, blottis autour de ces châteaux . Avec le retour des temps plus calmes, la population descend dans les vallées. Pour des raisons politiques, économiques, militaires, on voit surgir du sol aquitain de nouveaux hameaux, des bourgades nouvelles dites « bastides ». Pour desservir ces nouveaux centres de peuplement, les nouvelles routes empierrées durent, elles aussi, délaisser les crêtes et se rapprocher des plaines; de plus en plus, il fallut avantager les charrois au détriment des transports à bats.

 

 


N’ayant point d’argent on eut recours à la « corvée » des hommes, des bêtes de somme. Les trois quarts des dépenses d‘entretien étaient payés en nature par « la corvée des grands chemins », le reste provenant du trésor royal, du produit des péages et d’impositions diverses frappées sur les villes et les généralités. Cette corvée fut abolie en 1786 et remplacée par des prestations en nature, libérables en argent…

Le produit des péages, les dons charitables ou inspirés par des motifs pieux apportèrent des ressources qui furent affectées à l’amélioration des chemins conduisant vers les sanctuaires réputés de Saint-Bertrand de Comminges, de Saint-Jacques de Compostelle et autres nombreux lieux d’adoration…

En 1259, les Bénédictins construisaient le premier pont sur la Gélise. (tout près de Nérac)

La vitesse horaire, y compris les arrêts, était restée jusqu’à la fin du XVIème siècle de l’ordre de 2,5 kilomètres à l’heure. La distance parcourue par journée de voyage était sous le règne de Louis XIII de 30 kilomètres, mais à la condition; que la roue du charroi ne céda point dans une ornière traîtresse, que les bêtes de somme et les chevaux ne se fassent mauvaises blessures, mais le plus détestable était les rencontres, les mauvaises rencontres, les fâcheuses, les fatales…

On ne voyage jamais seul au Moyen Age sauf dans des cas très particuliers (ermites, pèlerins, colporteurs…). Du moins, cela dépend du rang social : plus on est haut, moins on voyage seul. Un baron se déplace avec sa cour, un chevalier avec son écuyer, un marchand avec ses congénères. Se déplacer seul, c’est vulgaire ! C’est du domaine des vilains, dans tous les cas, c’est dangereux. Toute personne qui voyage seule est suspecte. Dans le même raisonnement, on évite de voyager la nuit.

Alors, bonne marche!

                                                                                                                  Gildas

                                                                    
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commentaires

S
<br /> Passionné par l'histoire des voies de communication, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre excellent article. Bien sûr, je "sévis" dans une région très différente, le Berry-Nivernais, mais toute<br /> recherche sur ce sujet me passionne!<br /> <br /> J'ai étudié l'histoire du réseau routier dans ma région, à partir des documents que j'ai trouvés: cadastre "Napoléon", cartes de Cassini et Atlas de Trudaine, plans divers ne remontant jamais<br /> au-delà de la fin du XVIIème siècle.<br /> <br /> Cet article est-il un aperçu de travaux plus conséquents que vous avez menés sur le sujet?<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Au fil de mes promenades et investigations concernant, chapelles romanes, châteaux, tours, donjons, ponts romains ou romans… les questions qui me<br /> viennent, après avoir effectué la visite et le tour du bâtiment, sont relatives à la topographie et à la toponymie du lieu. Pourquoi avoir choisi tel emplacement pour bâtir cette tours ou ce<br /> pont. A partir de là les hypothèses, l’imagination aidant, vont bon train. Il m’arrive aussi d’effectuer des relevés sur des cartes, alignements de chapelles romanes par exemple, puis d’aller sur<br /> le terrain pour essayer d’avoir les réponses au pourquoi de l’alignement de ces dernières! ...Pour<br /> préparer mes balades et expéditions, je me sers de cartes, de Cassini entre autres pour les recherches au "bureau"...et pour le terrain<br /> de cartes d'état major.Pour mener à bien mes investigations, il y a aussi, les ouvrages et publications qui sont à disposition dans les Archives Départementales, il y a aussi<br /> d’excellents sites en ligne pour la consultation d’archives. Pour répondre plus directement à votre question, je dirai que ma démarche<br /> relève plus de la curiosité et de la passion que de travaux méthodiques. Cordialement, Gildas.<br /> <br /> <br /> <br />