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  • : La maison de Luther
  • : Le fil conducteur de ce blog est la restauration d'un hôtel particulier du XVII ème sur des bases médiévales. Je vous ferai découvrir aussi les châteaux de l'Albret et du Lot et Garonne, je vous parlerai de sauvegarde du Patrimoine et de l'histoire de Nérac à travers ses vieux quartiers, ses bâtiments, son architecture. Je vous souhaite une agréable visite
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De la cave au grenier

 

 

 

 



       

       

        

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 15:51


          

    Le premier livre, publié à Nérac a pour titre « l’oecoïatrie », ou médecine domestique.

Il a été imprimé chez un certain Guillaume Gobert imprimeur à Nérac, son premier travail, en 1549. L’auteur de cet ouvrage se nommait Christophe Landré et il avait déjà publié deux livres.

Landré présentait son livre ainsi: « laquelle contient grands secrets sous choses domestiques et de nul pris, recueillis des livres de Dioscoride, de Galien et autres par Christofle Landré, docteur en médecine et lecteur de feu de bonne mémoire Monseigneur le Duc d’Orléans ».

Christophe Landré a eu une descendance. A Pau, on rencontre, dès mars 1578, Jehan Landré, sieur de La Madeleine, qui fut le médecin de Jehanne D’Albret (décédée en 1572), de Catherine de Navarre et de Marguerite de Valois, princesse dont les deux premières étaient précisément fille et petite fille de Marguerite d’Orléans, celle pour laquelle Christophe Landré « limait » un livre.

Landré s’exprimait en ces termes dans une lettre «… lequel je lime pour le présent à la Majesté de Madame la Royne de Navarre . Dautant plustôt vous adresse ceste mienne oecoïatrie, Monseigneur qu’à nul ordre… »


Nous retrouvons ce recueil incéré dans une publication de 1606, intitulé « Le Bastiment de receptes ». Imp chez:
Philippe Alline demeurant rue des Efcuyére à l’enfeigne de l’Ange d’or Paris 1606.
                                             
                                          

Sans plus attendre je vous livre quelques recettes,
 (42 recettes figuraient dans ce
recueil).

De la fiente de l’homme, pour guérir les phlegmons du gosier ou esquinancie:

Manger du lupin pendant trois jours avec du pain bien cuit contenant peu de levain et du sel. Boire du vin clairet. Les selles du premier jour sont inutiles, mais recueillir celles de deux autres jours auxquelles on ajoutera un poids égal de miel. On en prend comme opiat et on l’applique comme onguent. La cure est parfaite.

La fiente de chien, pour la dysenterie: Enfermer un chien et, pendant trois jours, ne lui donner que des os. Prendre sa fiente, l’écraser et la mélanger dans du lait dans lequel on aura plongé un caillou très chaud. En faire boire deux fois par jour.


Des limaçons rouges:
Avec fleurs de romarins par égales portions ensemble dans un pot. Le placer sous le fumier de cheval pendant quarante jours. Extraire l’huile qui s’est formée et la mettre dans une fiole bien bouchée pour l’exposer au soleil quelque temps. Cette huile garantit sur l’heure les femmes de torsions et tranchées qu’elles endurent avant et après l’enfantement. L’Auteur engage les femmes qui ont le ventre et le pubis tout ridés par les fréquentes portares, d’user de cette huile. Leur ventre deviendra à brief aussi tendu que le parchemin d’un tambour.

Des vertus de l’urine contre le venin des aspics et des serpents: Feuilles de bouillon blanc, feuilles de chariophyle, feuilles de cassis. Faire cuire le tout avec parties égales de vinaigre et d’urine, jusqu’à réduction de moitié.


De la fiente de loup, pour les coliques:
écraser la fiente et la mélanger au vin.


De la fiente de bœuf et de vache pour guérir les pleyons et les écrouelles:

Les envelopper très fraîches, entre des feuilles de vigne ou de choux, et les placer sur des cendres chaudes. Il arriva à l’Auteur de les faire frire à la poêle avec des fleurs de camomille, de roses et de melitot. Applications sur tumeur, pleyon du testicule.

De la fiente des souris pour faire repousser le poil:  Broyer fiente, ajouter du miel et appliquer.


De la fiente des petits lézards, à l’usage des vieilles femmes âgées et ridées:

Mélanger fiente, os de seiche, tartre de vin blanc, rapure de corne de cerf, corail blanc, farine de riz, le tout en parties égales. Battre le tout assez longtemps dans un mortier. Faire tremper une nuit en eau distillée dans laquelle il y aura amandes douces, limaces des vignes, fleurs de bouillon blanc. Incorporer le tout en un mortier. S’enduire le soir le visage, la poitrine, les mamelles, et vous verrez miracles.


Ce type de livre a été très en vogue durant tout le XVIIème siècle…

Voici huit recettes miracles parmi les quarante deux que Christophe Landré publia à Nérac et qu’il dédia à Monseigneur d’Oloron.en l’an de grâce 1549.




                                                                                                                            Gildas 

                                                                                                        

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commentaires

L
<br /> Voila un article passionnant que l'on sent avoir été écrit avec délectation.<br /> Tu as une plume (d'oie bien sur) vivante et belle.... La fée-mot s'est penché sur ton berceau ?<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Il est vrai Chevalier que j’ai eu un certain contentement à recueillir, recouper les informations et écrire ce petit article sur L‘oecoïatrie de<br /> Nérac. Le vieux "François" me ravit. Amitiés Gildas.<br /> <br /> <br /> <br />